Taxes sur les bookmakers 2013 (ARJEL)
Alors que beaucoup de joueurs se plaignent des taxes imposés sur les revenus, ce sont également les opérateurs de paris sportifs en ligne qui subissent la dure loi de l’ARJEL. S’ils sont que 9 aujourd’hui à s’être lancé sur le marché français, les bookmakers luttent « non pas pour se développer, mais pour survivre ». La rédaction vous propose en exclusivité un bilan sur les taxes autour des bookmakers.
Bookmakers: 8.5% de taxes sur les mises
Bien souvent, les sites internet évoquent le problème de taxation, mais n’en explicitent pas précisément les conditions. Voici ce qu’il en est aujourd’hui: un texte a été voté, qui impose une taxe sur les mises des joueurs de 8.5%. Attention, il s’agit bien des mises des joueurs, et non des bénéfices réalisés par le bookmaker. Ces 8.5% se décomposent en 2 : 1% est reservé à la fédération du sport concerné pour le promouvoir, et 7.5% vont directement dans les caisses de l’Etat. Il faut savoir que pour les paris hippiques (turf…), la taxation est de 15%, dont 8% va à la fédération équestre…
Prenons un exemple pour déterminer le montant que doivent payer les bookmakers :
- Sur un pari de 100 € (avec cote de 1.21), le bookmaker payera environ 8.5% de taxes, quelle que soit l’issue du match.
- Si le match est gagnant, le joueur touchera 121 €, et le bookmaker payera 121 € + 8.5 € (8.5% * 100 € , mise initiale), soit 129.5 €.
Jusque là, pas de problème. En revanche, là où cela se complique, c’est lorsque les résultats sont considérés sur le long terme, c’est à dire lorsqu’il y a plus de 1 pari.
Voici un exemple plus parlant:
- Sur l’année 2012, un joueur a généré 300 € de profit, en ayant misé au total 3’000 € (plusieurs paris, dont les mises initiales cumulées font 3’000 €). Le bookmaker paiera donc 8.5% de taxes sur les 3’000 €, soit 255 € en plus des 300 € qu’il reverse au joueur.
- Si maintenant le joueur fait un dernier pari, de 300 €, et que celui-ci s’avère perdant: son profit est désormais de 0 €, et il aura misé au total 3’300 €. Ainsi, même s’il ne demande rien au bookmaker (0 €), le bookmaker aura quand même des frais important: 3’300 * 8.5%, soit 280.5 €.
Le bookmaker se voit systématiquement imposé, peu importe le bénéfice qu’il réalise. Ce n’est pas comme la TVA dans la vie courante qui impose le chiffre d’affaires (qui s’appelle le PBJ – Produit Brut de Jeu – chez les bookmakers), mais c’est une taxe prélevée sur les mises.
Mais pourquoi les bookmakers viennent-ils s’installer en France?
Plusieurs raisons à cela:
- Avec la licence ARJEL, ils peuvent désormais faire de la publicité en France (maillots de sport comme Unibet…)
- Ils espèrent obtenir une révision de la loi sur les jeux en ligne
- Ils proposent des cotes inférieures aux bookmakers anglais, pour compenser la ponction de 8.5% sur les mises: Ce sont les joueurs qui subissent la taxe car les bookmakers redistribuent moins d’argent.
Aujourd’hui, cette taxe a rapporté par loin de 9 millions d’euros depuis sa mise en place en 2010. Parmi les 9 millions d’euros, environ 2.4 millions d’euros sont attribués au paris sportifs en ligne. A ce prix, Bernard Arnault (qui détient 10% du Betting Exchange BetFair) n’est pas prêt à céder aux caprices du gouvernement et subir la taxe…